top of page
Accueil: Blog2

Timbuktu - Plongée au coeur de la charia

  • Photo du rédacteur: L'équipe JurisCulture
    L'équipe JurisCulture
  • 17 oct. 2018
  • 3 min de lecture

ree

Le réalisateur mauritanien Abterrahmane Sissako nous livre une vision extremiste des islamistes qui ont envahi la ville de Toumbouctou au Mali en imposant la charia.

Le film met en lumière les règles imposées par la police islamiste qui portent atteinte aux libertés des habitants.


Pour les femmes, les djihadistes rendent obligatoire le port de chaussettes et des gants. Une scène du film montre une poissonnière qui essaie d’expliquer l’impossibilité de manipuler du poisson frais avec les gants. Le cinéaste montre ici l’absurdité de leur règle.


En ce qui concerne les hommes, les lois islamistes rendent obligatoires le port du pantalon à mi mollet. Le réalisateur met en dérision leur pratique en se moquant de cette règle absurde. Une scène du film montrant un homme interpellé par un islamiste, ne réussit pas à retenir son pantalon à mi- mollet et finit par l’enlever en se retrouvant en caleçon.


Quant aux jeunes filles, le mariage forcé leur est imposé comme le montre une scène où Abou Jaafar ayant croisant en ville la jeune fille Samia demanda sa main. Il essuya son refus et celui de sa mère et leur informe qu’il utilisera la manière forte pour y parvenir. Le cinéaste dénonce par-là la discrimination sexiste.


Les lois islamistes interdisent également d’écouter et de faire de la musique. Le réalisateur ridiculise les djihadistes en montrant leurs contradictions et l’absurdité de leurs règles. Ainsi, au cours d’une patrouille nocturne, cherchant à repérer l’origine de chansons, ils se rendent compte que ce sont des louanges à Dieu et téléphonent à leur supérieur Abou Hassan pour savoir s’il fallait les arrêter.


De même, les djihadistes interdisent l’usage du téléphone portable. Le réalisateur met en lumière leur l’hypocrisie. Dans une scène du film, les djihadistes repérent une jeune fille seule sur le point de téléphoner en pleine rue. Ils l’arrêtent et refusent de croire qu’elle téléphone à son frère. Contre toute attente, un djihadiste du nom d’Abdelkrim donne à Satima, l’épouse de Kidane son propre numéro de téléphone.


Il est interdit aux célibataires (filles et garçons) de se retrouver dans une même pièce sans être mariés. Le football est complétement banni dans la ville.


Fumer de la cigarette est également interdit. Paradoxalement, Abdelkrim fume en cachette dans les dunes. D’ailleurs, un de ses collègues lui rappelle que tout le monde est courant qu’il fume et qu’il est inutile de se cacher en fumant.


ree

Les islamistes imposèrent des tribunaux en infligeant des sanctions terribles aux populations : 20 coups de fouet pour le propriétaire d’un ballon confisqué ; mains coupées ; arrestations violentes et arbitraires ; emprisonnements ; enterrement et lapidation à mort (scène évoquant une jeune femme et son amant enterrés jusqu’au cou et lapidés à mort par un groupe d’hommes) ; loi du talion/prix du sang par la mise en exécution du meurtre de Kidane pour avoir tué Amadou.


Le film est très intéressant sur le plan du droit et porte atteinte à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, 1981 :


Article 4 : « La personne humaine est inviolable. Tout être humain a droit au respect de sa vie et à l’intégrité physique et morale de sa personne. Nul ne peut être privé arbitrairement de ce droit ».

Article 5 : « Tout individu a droit au respect de la dignité inhérente à la personne humaine et à la reconnaissance de sa personnalité juridique. Toutes formes d’exploitation et d’avilissement de l’homme notamment l’esclvage, la traite des personnes, la torture physique ou morale et les peines ou les traitements cruels inhumains ou dégradants sont interdites ».

Enfin, la pratique des djihadistes viole les articles 3, 5 et 9 de la Déclaration universelle des droits de l’homme 1948 selon lesquels :

Article 3 : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sureté de sa personne »

Article 5 : « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitement cruels, inhumains ou dégradants ».

Article 9 : « Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu ou exilé ».


Lamine Tirera

Commentaires


Accueil: S'abonner

Contact

1 Rue Pierre Antoine Berryer
Issy-les-Moulineaux, 92130
France

01 45 37 07 59

505880.jpg
Accueil: Contact

©2018 by JurisCulture. Proudly created with Wix.com

bottom of page